Saturday, October 07, 2006

REGARD CROISE DE L’HISTORIEN ET DE L’ECONOMISTE

Si en se plaçant historiquement au milieu du XX° siècle avant le grand mouvement de décolonisation, l’on examine, les sociétés que l'on rencontre dans la plupart des îles des Antilles à Puerto-Rico, Cuba, Saint Domingue, Antigue, Martinique, Guadeloupe, Barbade, Trinidad, Tobago Jamaïque, Haïti, Saint Vincent, Dominique et Grenade, pour ne citer que ces îles, on peut sans grand risque affirmer que ces sociétés sont le produit d'une histoire similaire récente.

Le regard des historiens .

La plupart des historiens s’accordent pour dire que l’histoire de ces sociétés des îles montre qu’elles sont toutes passées à peu près par les mêmes phases successives.

Ainsi leur histoire c’est celle de la colonisation des îles par les espagnols, dès le XVI° siècle, puis par les français, les anglais les hollandais et d'autres européens, au XVII° et au XVIII ° siècle, avec destructuration complète des sociétés amérindiennes comme la société Taïno. C’est ensuite l’histoire de la traite négrière transatlantique, du peuplement des îles et du développement d'une production sucrière fondée sur l'esclavage (Plantation system of the new world). Cependant il convient de remarquer qu'à côté du travail des esclaves a toujours subsisté une part de travail libre qui a varié d'îles en îles. Ce n'est qu' à certaines périodes que l'esclavage, dans certaines îles, va devenir le mode de production dominant la société. C’est ensuite l’histoire de l’abolition de l’esclavage, la plupart du temps accompagnée d’une période de transition au salariat, parfois d’une nouvelle immigration de travailleurs engagés, et le développement soit de la grande exploitation capitaliste sucrière et des usines à sucres, soit de la micro exploitation.

Reprenant les travaux des historiens, l’économiste s’interroge.

Il observe que les phases successives sont parfois comparativement éloignées de près d’un siècle. Pourquoi, le début et la fin de chaque phase successive peut elle être si différente d’une île à l’autre ? Pourquoi ces déphasages de près d’un siècle ?

Par exemple les îles espagnoles Cuba, Sainto Domingo, Puerto Rico, Trinidad ont été colonisées au XVI siècle l’esclavage y fut immédiatement introduit, mais ne deviendra dominant qu’au premier quart du XIX° siècle ? Pourquoi ?

Les îles successivement anglaises, françaises , hollandaises des petites Antilles, ont été colonisées au XVII° siècle, l’esclavage y fut introduit immédiatement, et en moins de trente ans y est devenu le mode de production dominant alors que le travail libre qui y subsista devint largement minoritaire.

Saint Domingue elle devint la plus grande colonie sucrière du nouveau monde au cours du XVIII° siècle. Et c’est pourtant là dans cette île devenue Haïti que ’esclavage est aboli dès 1794, l’île devient alors la première République Noire du nouveau monde. Pourtant l’esclavage bien que minoritaire subsiste dans la partie espagnole de Santo Domingo.

Dans ces îles des petites Antilles, l’esclavage fut aboli dans le courant du XIX° siècle (1834 dans les colonies anglaises, 1848 dans les colonies françaises) alors que l’esclavage devient alors dominant à Cuba à partir de 1825 et à Puerto Rico à peu près à la même période pour n’y être aboli qu’à la fin du XIX° siècle.

Quelle est l’origine de l’esclavage dans les îles ? Est il issu du féodalisme européen ? Est t’il issu d’une forme particulière du capitalisme ? Quel fut son devenir ? A t’il été à l’origine du capitalisme ? Certains auteurs estiment à la suite d' Eric Williams, que aux Antilles "l'esclavage a donné naissance au capitalisme", ce qui aurait tendance à conforter ceux qui écrivent que "l'esclavage y est issu du féodalisme", d' autres pensent au contraire que "l' esclavage est issu du capitalisme".

L’économiste s’intéresse à ce « paradoxe » concernant les îles des Antilles, car il lui semble que chacune des propositions était à la fois vraie et fausse et qu’il convient d’expliquer pourquoi.

On trouvera dans ce site la vision un peu théorique de l’économiste illustrée dans les annexes par des observations historiques précises sur telle où telle île que le lecteur pourra consulter.

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